ffff Plus haute distinction de Télérama

Le jour où il a rencontré le théorbe, Daniel Zapico a su qu’il en ferait son instrument.
Tant pis si ce géant ventru, dont certains spécimens mesurent plus de deux mètres, ne bénéficie pas d’un répertoire aussi large que son cousin le luth. Tant pis si ses basses profondes le destinent plus à se fondre dans un ensemble qu’à sonner indépendamment.
Le musicien espagnol a puisé dans le manuscrit de Jean Étienne Vaudry de Saizenay (1699), compilation de pièces françaises conservée à la bibliothèque de Besançon, la matière de son premier album solo. Des oeuvres du théorbiste Robert de Visée (1650-1732), instructeur de Vaudry de Saizenay, y occupent une place de choix – telle cette impétueuse Pastoralle dont Zapico exalte les accents flamencos. Mais aucune dureté dans sa fougue, nulle mièvrerie dans ses élans de tendresse; sa soif de caractérisation ne cède rien à la justesse. Le musicien excelle aussi dans l’art de la transcription, adaptant aux spécificités de son instrument des compositions initialement destinées au clavecin (Les Barricades mystérieuses, de François Couperin), à la viole de gambe (La Couperin, d’Antoine Forqueray) ou à la voix (Vos mépris chaque jour, de Michel Lambert).
Il renouvelle ainsi l’écoute d’airs baroques fameux, révélant en eux des beautés insoupçonnées comme ce qu’ils doivent à la musique populaire.
Enregistrée et éditée avec beaucoup de soin, cette première parution du tout nouveau label Alborada a tout d’une révélation.

Télérama
François Ekchajzer
| Junio 2021

 

«[…] Ninguna aspereza en su ardor, ninguna cursilería en sus arrebatos de ternura; su sed de caracterización no cede en nada a la precisión. El músico sobresale también en el arte de la transcripción. […] Renueva así la escucha de célebres arias barrocas, revelando en ellas bellezas insospechadas que se deben a la música popular. Grabado y editado con mucho cuidado, este primer lanzamiento del nuevo sello Alborada es toda una revelación.»